Cloud ou la tête dans les nuages

Cloud

Nombre d’entreprises se concentrent sur leur cœur de métier. Par leur expérience, elles obtiennent sur leur marché un  avantage concurrentiel qui fait la différence. En parallèle, certaines de ces entreprises ont vu leurs coûts informatiques progresser avec l’évolution des technologies et ont cherché des solutions pour les contenir. Certaines ont réduit leur service informatique et/ou ont fait appel à des ressources ponctuelles.

Pour les chefs d’entreprise l’enjeu était jusqu’à environ 5 ans, de faire un choix binaire : internaliser ou externaliser l’informatique.

Depuis, les solutions disponibles se sont multipliées. Un concept est apparu pour résumer ces solutions et s’est imposé au langage populaire : le Cloud computing.

Petit rappel historique :

Le Cloud permet à n’importe qui d’avoir accès à ses données, depuis n’importe quel endroit.

Ce résumé simple a permis de faire connaitre et comprendre le Cloud à presque tout le monde, du chef d’entreprise jusqu’à nos grands parents.

Raison n°1, l’avantage de cette technologie était facilement identifié par les utilisateurs ;

Raison n°2, plus anecdotique, une campagne de communication faisait la promotion de cette solution, de façon ludique sans rentrer dans des détails techniques (une publicité qui avait fait le buzz à son époque : Claude (un peu simplet) se mesurait aux services du Cloud

.

Depuis lors, le métier du conseil a intégré cet élément dans nombre de réflexions stratégiques liées à l’architecture informatique. Le Cloud devenait la réponse aux besoins des utilisateurs nomades, et s’installait dans les esprits de certains consultants comme la solutions sine qua non… tous les chemins menaient au Cloud (je caricature.. un peu). Aujourd’hui, Claude le bienheureux a laissé sa place à des consultants High Tech, et les utilisateurs ont dorénavant le choix entre :

- des Clouds privés internes (gérés en interne par l’entreprise),

- des Clouds privés externes (dédiés à l’entreprise mais en gestion externalisée),

- des Clouds publics (dropbox, Azure, etc.).

Les informaticiens ont repris le pouvoir en nous abreuvant de nouveaux acronymes liés au Cloud : Software as a Service (SaaS), Data as a Service (DaaS), Platform as a Service (PaaS), Infrastructure as a Service (IaaS). Et la plupart des grandes entreprises possédant quelques compétences dans ce domaine, se sont engouffrées dans ce créneau pour fournir leur propre Cloud (Microsoft, IBM, Intel, VMware, etc.). Il faut rappeler que ce marché représente une manne financière non négligeable (la part des dépenses Cloud dans les dépenses informatiques globales devrait passer de 4% en 2010 à 20% à horizon 2020 selon Pierre Audoin Consultants ; la valeur du marché français des logiciels et services liés au Cloud devrait atteindre 3,3 milliards d’euros en 2013 selon Markess international).

Pourtant, alors que tout semble évident, je me pose la question. Jusqu’où peut-on aller avec le Cloud ?

Comme beaucoup je reconnais les avantages ; les serveurs sont gérés par des experts, les données sont accessibles 24h/24, les coûts sont connus à l’avance, les notions de garantie et d’obsolescence des systèmes d’exploitation disparaissent.

Mais voilà…Quand un chef d’entreprise demande quelle est la meilleure architecture informatique sachant qu’il a une aversion pour ce domaine (qui n’est pas son métier), est-ce que Cloud est l’unique voie ?

Comme dans toute stratégie, le choix du Cloud doit être mesuré en termes d’avantages et de contraintes.

La notion de retour arrière doit être abordée – une option qui n’est pas simple.

Que deviennent les données lorsque vous les avez rapatriés ?

Normalement elles devraient disparaitre des machines sur lesquelles elles étaient. En êtes-vous sûr ?

De même, le fournisseur de Cloud connait des problèmes financiers et fait faillite (probabilité faible), est ce que le chef d’entreprise aura le temps de récupérer ses données ?

Ou enfin, le fournisseur augmente ses prix d’hébergement (probabilité moyenne/forte), à partir de quel montant le chef d’entreprise a intérêt à ré-internaliser ses données ?

Bref, alors que Claude présentait la facilité d’utilisation du Cloud, il apparait que cette stratégie soulève nombre de questions.

Y réfléchir est de l’intérêt du chef d’entreprise.. et soulever ces points est de la responsabilité du consultant.

Avoir des données dans les nuages impose une analyse poussée, du pragmatisme, et les pieds bien sur terre.

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